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Le conte du cultivateur regressé | A Regressor’s Tale of Cultivation | 회귀수선전
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Chapitre 39 – Cultivateur (3)
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Auteur : Thremendous

Traductrice : Moonkissed

— Haaah…

Je laissai échapper un soupir d’admiration en contemplant le paysage.

C’était écrasant.

L’extérieur des bâtiments et les passants rappelaient les rues animées de la ville de Seokyung, mais l’essence du lieu était tout autre.

Grâce à ma vision des Cinq Énergies Convergeant vers l’Origine, je voyais les vastes flux d’énergie du ciel et de la terre onduler à travers toute la Conférence de la Voie Spirituelle.

Le courant de l’énergie céleste et terrestre enveloppait tout le territoire, et d’innombrables minuscules runes de sort se déplaçaient pour former une barrière.

De plus, les bâtiments eux-mêmes étaient couverts de couches de runes et de magie impénétrables.

Non seulement les humains et les bêtes, mais même les mauvaises herbes des rues baignaient d’énergie spirituelle, et les édifices dégageaient une majesté palpable.

— Ces intentions…

Où que je pose le regard, il n’y avait que des cultivateurs dotés de conscience.

Habitué aux marchés de mortels dépourvus de conscience, me retrouver dans une foire d’échange de cultivateurs avait quelque chose d’étrangement neuf.

Dans les marchés des mortels, l’endroit est chaotique, car d’innombrables humains ne contrôlent pas leur intention.

Mais à l’échange des cultivateurs, chacun réprime sa conscience avec fermeté, si bien qu’il est difficile de discerner leurs intentions sans inspection rapprochée.

Spirituellement, l’air paraissait bien plus pur.

Un instant décontenancé par la scène, je décidai d’arpenter les lieux pour m’en imprégner.

‘Que vend-on donc à la foire d’échange des cultivateurs ?’

Bien que l’atmosphère fût différente sur le plan spirituel, à première vue cela ne semblait guère distinct d’un centre-ville luxueux.

On trouvait des camelots de talismans, des herboristes proposant des plantes inconnues, et des dresseurs assis près de cages où se serraient de curieuses bêtes.

Hormis la valeur des objets et la monnaie, incomparablement plus élevées que dans les marchés des mortels, tout paraissait assez similaire.

— Un livre de Jasawhong !

— Je vends des plantes spirituelles Xian !

— Grandes pochettes de stockage spéciales, il n’en reste que sept !

En passant devant un étal de plantes spirituelles et de reconstituants fascinants, mon attention fut happée par un certain artefact magique.

Lorsque le vendeur plongea la main dans une petite bourse, il l’enfonça jusqu’à l’épaule.

‘Hmm… fascinant.’

Sans m’en rendre compte, j’entrai dans la boutique et examinai les artefacts de stockage.

— Excusez-moi, je ne suis qu’un campagnard, mais… quel volume ces artefacts de stockage peuvent-ils contenir ?

— Hmm ? Hmm…

Le vendeur, un cultivateur, me dévisagea d’un air somnolent puis ricana. Une pointe de dédain teintait sa conscience.

— Le modèle le moins performant que nous vendons ici peut contenir environ une “pierre” (environ 180 litres).

Il désigna la petite bourse en parlant.

Une chose si menue pouvait contenir toutes mes possessions actuelles.

— Incroyable.

Avec une si petite bourse, je pourrais emporter quantité de poisons et d’armes cachées supplémentaires.

Pour quelqu’un qui utilisait souvent des armes dissimulées, c’était un objet diablement tentant.

Peu impressionné par mon allure, le boutiquier fit un geste et lâcha :

— Celle-ci coûte 50 pierres spirituelles. Si vous n’avez pas d’argent, ne bloquez pas l’entrée, circulez…

— Combien pour la plus chère ?

Je délaissai les petits artefacts de stockage pour un modèle plus luxueux.

‘Pour dégainer vite mes armes cachées, celui-là sera mieux.’

Je pointai un bracelet en forme de chapelet et demandai :

— Celui-ci me plaît. Je le prends.

— C’est 300 pierres spirituelles.

Thud !

Je posai le sac de pierres spirituelles et en comptai 300 que je tendis au marchand.

Il parut pris de court, puis se recomposa et me remit l’artefact de stockage avec un sourire onctueux.

— Ha ha, monsieur a décidément l’œil. Ce bracelet de stockage est ce qui se fait de mieux. Chacune des 27 perles peut contenir le volume de trois “pierres”, grâce à une manipulation spatiale…

J’écoutai son baratin d’une oreille et achetai le bracelet.

Lorsque j’y insufflai mon énergie, il étincela et aspira les objets que je désignais.

En touchant le bracelet, je pouvais faire apparaître aussitôt l’objet voulu.

— Monsieur, notre échoppe propose aussi d’autres artefacts de grande qualité…

Il me présenta d’autres pièces, mais hormis les artefacts de stockage, la plupart exigeaient une puissance spirituelle considérable.

‘Vu le peu de puissance spirituelle dont je dispose, la plupart me sont inutiles.’

Et même en achetant des artefacts de niveau bas ou moyen pour le Raffinement du Qi, la majorité seraient plus faibles que mon Gang d’épée.

En bref, ce n’étaient pour moi que des luxes onéreux.

— Hmm, désolé, mais je ne vois rien d’autre d’utile.

Alors que je toussotais et allais partir, le patron demanda :

— Dans ce cas… cherchez-vous quelque chose en particulier ? Pas seulement des artefacts, mais talismans, élixirs… J’ai de bons relais parmi les marchands de la Conférence de la Voie Spirituelle, je peux vous orienter vers de bonnes boutiques.

— Ah, vendez-vous des livres ?

— Oh, vous souhaitez acheter des manuels de cultivation ?

— Oui, et aussi des ouvrages de connaissances générales sur le monde de la cultivation… Existe-t-il une librairie qui vende ce genre de livres ?

À ma question, le propriétaire réfléchit, puis sortit et pointa l’une des rues de la Conférence.

— Descendez cette rue et tournez à droite au troisième carrefour : vous trouverez la “Librairie Cheong-nan”. Ils vendent une grande variété d’ouvrages, et le patron, un vieil homme, est réputé pour conseiller les bons livres à ses clients.

— Oh, je vois. Merci.

— Avec plaisir. Si vous avez besoin d’autre chose, repassez !

Je quittai la boutique d’artefacts et me dirigeai vers la librairie indiquée.

— La Librairie Cheong-nan…

De l’extérieur, elle paraissait des plus ordinaires, presque invisible. Elle jurait étrangement avec l’ambiance de la Conférence.

— Le patron est-il là ?

— Kof, kof, kof…

En ouvrant la porte, un nuage de poussière s’éleva et j’entendis une quinte de toux à l’intérieur.

— Ah, un client ? Il y a longtemps que je n’avais pas de visite. Bienvenue. Je me nomme Cheong-nan, nom de famille Eom.

Celui qui se présentait comme le propriétaire, maître Eom, était un vieillard à la longue barbe tombant jusqu’à la taille.

La conscience de maître Eom semblait se situer autour du niveau Raffinement du Qi, mais ses contours étaient flous, difficiles à cerner.

Je sentais que les multiples pinceaux à écriture suspendus à sa poitrine troublaient mon regard.

Saisissant mon observation, maître Eom désigna les pinceaux :

— Ah, ceci ? Ce sont des artefacts magiques de bas niveau qui brouillent l’évaluation d’un niveau de cultivation. Si vous achetez plus de cinq livres, j’en offre un. J’ai comme l’intuition que vous repartirez avec. He he…

— Pas mal. Quoi qu’il en soit, je voudrais acheter des livres sur les bases du monde de la cultivation, le Rassemblement du Qi, et des méthodes de cultivation pour les cultivateurs au stade de Raffinement du Qi.

— Hmm, très bien. Je vous fais le cadeau d’avance. He he…

Maître Eom détacha un pinceau de sa poitrine pour me le donner, puis alla dans la réserve et revint avec plusieurs ouvrages.

— Voyons… voici “Connaissances de base du monde de la cultivation”, “Étiquette du cultivateur”, “100 faits essentiels que doit connaître un cultivateur”, “Des domaines des cultivateurs”. Quatre livres de connaissances générales. Ensuite, “Analyse du Rassemblement du Qi”, qui l’interprète, et “Mille et une méthodes de Rassemblement du Qi”, qui expose les techniques optimales selon les types de racines spirituelles. Deux livres sur le Rassemblement du Qi.

Et enfin, treize livres de méthodes basiques pour le Raffinement du Qi.

Il empila dix-neuf livres devant moi, me remit six volumes sur le Rassemblement du Qi et les bases, puis étala les treize méthodes d Raffinement du Qi.

— Choisissez ceux qui vous plaisent parmi ces treize… Pour commencer, cette “Grande Technique des Cinq Éléments Changeant le Monde”…

Maître Eom déploya les ouvrages fondamentaux et en fit un bref exposé.

— Voici le genre de livres que propose la Librairie Cheong-nan. Mais sachez-le : ces méthodes basiques reposent toutes sur des principes fondamentaux. Elles décrivent bien les concepts de chaque niveau, et la puissance spirituelle y est assez pure au stade de Raffinement du Qi, mais elles ne se spécialisent dans aucun domaine.

Par exemple, les méthodes basiques du Clan Jin pour le Raffinement du Qi se spécialisent dans le feu et le vent, tandis que celles du Clan Makli se spécialisent dans le yin, l’eau et le vent. Ces treize livres sont des méthodes communes, disponibles dans bien d’autres boutiques que la mienne.

Évidemment, si elles sont si répandues, c’est qu’elles sont simples et donnent une puissance spirituelle pure.

— Hmm, maître Eom, en avez-vous à me recommander ?

— Quel type de racines spirituelles possédez-vous ?

— J’ai des Racines spirituelles des Cinq Éléments.

À ces mots, maître Eom fouilla ses rayons et sortit un manuel intitulé « Cinq Sentiers Surpassants de la Cultivation ».

— Il contient cinq méthodes : Sentier Surpassant de la Terre, de l’Eau, du Feu, du Bois et du Métal, chacune adaptée à la racine correspondante. Chacune aide à rassembler une puissance spirituelle pure.

Elles ne se spécialisent pas—vous ne pourrez donc user que des sorts de base de le Raffinement du Qi—mais si vous en maîtrisez au moins deux, vous profiterez d’une récupération plus rapide de votre puissance spirituelle.

Dans la dernière partie, outre les capacités propres du Raffinement du Qi, sont notés quelques sorts fondamentaux : défense, télékinésie, dissimulation, conscience, télépathie.

— Hmm, je prends celui-là.

Ignorant encore tout des méthodes de cultivation, j’achetai les livres sans trop tergiverser.

— Le total fait quarante-neuf pierres spirituelles.

‘Le prix est à peu près celui d’un artefact magique de bas niveau. Logique, ils couvrent la cultivation jusqu’à la 14e Étoile de le Raffinement du Qi.’

Je pris les livres, les rangeai dans mon bracelet de stockage et posai une question.

— Au fait, maître Eom, sauriez-vous où logent les cultivateurs du Clan Cheongmun pendant la Conférence de la Voie Spirituelle ?

— Hmm ? Je crois qu’ils logent souvent juste en face. En vérité, c’est la première fois que j’ouvre boutique à la Conférence, je ne suis pas certain. J’avais l’habitude d’errer avec mes livres.

— Je vois. Alors, je vous souhaite de trouver un bon emplacement.

— Oh, cela va. Pour être honnête, j’ai ouvert cette librairie pour le plaisir, sans volonté de m’installer. Vagabonder avec mes ouvrages me plaît davantage. Et puis, j’ai une autre activité principale.

— Ravi de l’entendre. Merci pour le cadeau. Au revoir.

Je le saluai et quittai la Librairie Cheong-nan, me dirigeant vers la rue d’en face comme il l’avait indiqué.

En chemin, une sensation étrange me fit me retourner vers la boutique.

— M’a-t-il vraiment recommandé une bonne librairie ? Sa réaction ne cadrait pas avec la réputation d’un commerçant prisé… Hm, peut-être des liens personnels.

Perdu dans mes pensées, j’arpentai la rue des auberges.

— Même si je sais où chercher, l’endroit est vaste. Comment vais-je retrouver les gens du Clan Cheongmun…

Mes inquiétudes furent brèves.

— Ah ! Les vauriens du Clan Cheongmun !

— Merde, pourquoi ces teignes sont-elles ici !

— Hé, éloigne toi d’ici si tu ne veux pas d’ennuis !

— ……

Silencieux, j’observai la foule s’écarter et vis, au loin, un homme et une femme marcher dans ma direction.

Tous deux portaient de longues robes noires et avançaient avec une combativité palpable.

L’homme, surtout, était une montagne de muscles, un artefact de stockage au poignet, semblable au mien.

— Hmm, il a dû leur arriver quelque chose de très désagréable. Leur intention est rouge de colère.

Chez les deux membres du Clan Cheongmun, l’intention virait au rouge près du dantian supérieur.

À cet instant.

Thunk—

— Haha, quel bon achat…

Un homme en robe rouge, surgissant d’entre deux auberges, heurta l’épaule du géant du Clan Cheongmun.

— Ces habits, ce sceau… du Clan Jin ?

Voyant le colosse, le membre du Clan Jin hocha la tête comme pour s’excuser et voulut poursuivre sa route.

Le géant du Clan Cheongmun lui saisit alors l’épaule.

— Quand on bouscule quelqu’un, on ne s’excuse pas ?

— Hein ? Je viens de m’excuser, quel est le problème ?

— Toi… tu te paies ma tête ?

— Quoi ? Gah ! Ack !

Soudain, le géant serra la poigne et le cultivateur du Clan Jin cria, tombant à genoux.

— Espèce de… !

Clac, clac !

Autour du membre du Clan Jin, une puissance de feu se répandit, et des étincelles jaillirent.

— Tu ne lâches pas ?

— Hmph. Tu me heurtes, et au lieu de t’excuser, tu joues les arrogants. Même si tu te fais tabasser à mort, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même.

— Espèce de… ! Si tu ne me lâches pas et si tu ne te mets pas immédiatement à genoux, je te fais une main inutilisable à jamais… !

— Ça tourne mal. Je ne sais pas ce que vaut le géant, mais les gens du Clan Jin sont réputés pour leur tempérament de feu et leur fierté…

La femme aux côtés du géant prit la parole.

— Tu ignores donc le règlement de la Conférence de la Voie Spirituelle ? À l’intérieur, l’usage de sorts offensifs au-delà de la 2e Étoile de le Raffinement du Qi est interdit. Et blesser autrui est prohibé.

— Ha, et alors ? Tu crois m’arrêter avec le règlement ?…

— Je dis qu’aussi longtemps que tu respectes “pas d’attaque au-delà de la limite” et “pas de blessures infligées”, tu fais ce que tu veux. Un membre de notre clan s’en est servi pour régler une échauffourée récemment.

dit la femme du Clan Cheongmun.

À ces mots, le géant ricana et, en un éclair, une vive lumière jaillit de son poing pour frapper en plein visage le membre du Clan Jin.

Boom !

Le sort de feu que le cultivateur Jin s’apprêtait à lancer vola en éclats, et l’homme fut projeté à plus d’un mètre.

— Aaaah ! Espèce de… ! Tu oses me blesser ! Tu crois quitter la Conférence sain et sauf après ça ?

— Hm, bruyant.

grommela le géant.

Thump ! Thump !

S’approchant, il attrapa le col du cultivateur Jin et entreprit de le rouer de coups avec son poing lumineux.

— Arrête, arrête ! Il enfreint le règlement de la Conférence !

Mais nul ne se risqua à intervenir, car le membre du Clan Jin n’était pas réellement blessé.

Je reconnus l’énergie qui émanait du poing du géant.

— La même technique de guérison que le Saint Tigre Azur a utilisée pour réparer mon bras.

En effet, le géant frappait le cultivateur Jin… avec une technique de guérison.

— Pourquoi la barrière protectrice de la Conférence ne s’active-t-elle pas contre une attaque de niveau 2e Étoile de Raffinement du Qi… !

Bien qu’il prenne les coups, le cultivateur Jin semblait surtout médusé de l’absence d’intervention du règlement.

— Toi. Sale. Gamin… Quand on bouscule quelqu’un…

— Aah, aaah !

Thump ! Thump ! Thump ! Thump !

Le cultivateur Jin tenta d’échapper à l’emprise, lançant sort sur sort, mais la lueur bleue du géant le clouait sur place.

— Tsk tsk, on dirait qu’il a trouvé plus fort que lui.

— Ils devaient surtout surveiller certains territoires et pas d’autres.

— Il ignorait que le Clan Cheongmun est tristement célèbre pour son sale caractère…

Les autres cultivateurs ne se mêlaient pas à cette rixe saugrenue—un homme battu et soigné à la fois—et regardaient de loin.

La plupart des curieux semblaient autour de la 3e ou 4e Étoile du Raffinement du Qi.

Le géant du Clan Cheongmun, et même la femme qui observait, paraissaient au moins à la 5e Étoile.

‘…Le fondateur, le Saint Tigre Azur, est généreux et bienveillant. On dirait que les branches cadettes du clan le sont moins.’

Je claquai la langue en voyant le géant massacrer sans vergogne le cultivateur Jin.

— …Tsk. Je n’ai pas grande sympathie pour le Clan Jin, mais voir quelqu’un qui fut des nôtres dans une vie antérieure se faire battre ainsi, ça ne passe pas.

Je m’approchai du géant qui cognait presque un homme inconscient.

— Excusez-moi, monsieur. Il me semble que le membre du Clan Jin a compris la leçon. Il serait peut-être temps de lui pardonner.

— Hein ? T’es qui pour te mêler de nos affaires ?

— Peu importe qui je suis. Votre conduite n’a rien d’honorable. Relâchez-le, je vous prie.

— Ha ! Si ça ne te plaît pas, essaie donc de l’arracher à mes mains. Voyons ce que vaut un 3e Étoile de le Raffinement du Qi comme toi…

Je n’eus pas besoin d’employer les mains.

J’utilisai l’essence de la technique ultime du « Registre de Transcendance de la Cultivation et d’Épuisement des Arts Martiaux », en en modulant la puissance, puis la projetai sur le géant.

— Aaaaaah !

Se tenant la tête, il lâcha sa prise. Je me précipitai vers le membre du Clan Jin et pressai un point pour soulager sa douleur.

— Ça va ?

— Hu, huff… ! Heuughk… Merci, vraiment, merci…

Le cultivateur, visiblement entre la 4e et la 5e Étoile de le Raffinement du Qi, me remercia les larmes aux yeux.

— J’ignore qui vous êtes, mais si vous venez un jour à Cheombuk, dans le Yanguo, je vous rendrai cette faveur. Utilisez ce jeton pour me contacter là-bas. Je dois filer. Merci pour aujourd’hui !

Après m’avoir remercié, il me remit un jeton et s’éclipsa, de peur que le géant ne se relève pour lui remettre le couvert.

— Comment oses-tu nous blesser ?

La femme du Clan Cheongmun me barra la route, foudroyante.

Je souris et répliquai :

— Ma technique n’est pas un sort de Raffinement du Qi, je ne crois donc pas avoir violé le règlement de la Conférence. Et où voyez-vous une blessure chez cet homme ?

— Hmph ! Tu as habilement contourné les règles avec une technique de conscience. Tu regretteras d’avoir provoqué les descendants du Clan Cheongmun… !

Une lueur bleue jaillit aussi de sa main.

C’était la même technique de guérison utilisée pour rosser le cultivateur Jin.

Je la tranchai net d’un coup de paume.

Sa main resta intacte, mais la lumière bleue fut sectionnée en plein air.

— Qu… quoi…

Swiish—

Je m’approchai d’elle à toute vitesse, tendis deux doigts et les pointai lentement vers l’avant.

— Défense !

Affolée, la femme érigea à la hâte une barrière transparente, mais elle éclata aussitôt quand je libérai du Gang de qi au bout des doigts.

Je dissipai promptement le Gang et pressai un point vital sur son corps.

— Krrh !

La femme porta la main au point touché, gémit de douleur et s’effondra.

— Vous utilisez une technique de guérison pour battre les gens. Moi aussi, je connais bien le corps humain : je sais où frapper pour soigner… et pour faire mal en même temps. On essaie ?

— Iiik, toi…

— Attends.

Rouge de colère, prête à incanter, elle fut arrêtée par le géant, qui se releva en se tenant le crâne.

— Ahem. Toutes nos excuses. Nous n’avions pas compris que vous étiez un aîné dissimulant votre cultivation.

— Hein ?

Intrigué, je le vis désigner le pinceau à ma ceinture.

— Je ne l’avais pas remarqué d’abord, mais cet outil brouille votre niveau de cultivation ; difficile pour moi de vous jauger. Pardonnez notre impolitesse.

Il s’inclina profondément, demandant pardon.

J’acquiesçai et acceptai.

— O-Orabeoni*… Cet homme—non, cette personne…

(*façon formelle pour une femme de dire — grand frère.)

— Tu n’as pas vu sa frappe ? Il a dissipé nos sorts d’un revers de main et a failli m’assommer avec une technique de conscience. Il doit être au moins à la 7e Étoile du Raffinement du Qi.

— C-c’est… Je présente aussi mes excuses.

— ……

Gêné, je me grattai la tête.

Que diraient-ils s’ils apprenaient que je n’étais pas un 7e Étoile, mais un artiste martial sans aucune puissance spirituelle ?

Ils m’avaient pris pour un haut-niveau camouflant sa cultivation avec un artefact.

‘La réalité est l’inverse, pourtant.’

— …Au fait, reconnaissez-vous ce motif ?

Je leur montrai l’insigne de recommandation du Saint Tigre Azur au dos de ma main.

Les yeux du géant s’écarquillèrent.

— C’est un jeton de recommandation pour les familles externes. Au minimum, il vient d’un ancien de la branche principale ou d’un dignitaire. Nous n’avons pas su reconnaître une personne illustre. Pardonnez-nous encore.

— Heureusement que vous le connaissez. En vérité, je cherchais les gens du Clan Cheongmun pour cela… Alors, comment intégrer la famille externe avec ça ?

— Oh, c’est simple. Venez sur nos terres ; l’aval d’un seul aîné de haut rang suffit pour vous admettre immédiatement comme membre externe. Haha. Puisque nous en sommes là, nous vous escorterons jusqu’à notre territoire dès la fin de la Conférence de la Voie Spirituelle.

— Ah, merci.

Je hochai la tête devant les désormais humbles frère et sœur du Clan Cheongmun, puis décidai de trouver une auberge à proximité en attendant la fin de la Conférence.

Vingt jours passèrent, et la Conférence de la Voie Spirituelle prit fin.

Guidé par les deux membres du Clan Cheongmun,

j’arrivai sur les terres du Clan Cheongmun, à Byeokra.



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